Certains d’entre vous le savent peut-être, parce que je ne m’en cache pas : je vis avec un Trouble d’Anxiété Généralisée, pour lequel je suis médicamentée depuis le début de l’âge adulte. Combiner polyamour et TAG est tout un défi. En fait, même une relation monogame, c’est compliqué avec le TAG. L’anxiété est partout, à me pourrir la vie.
Hier je parlais avec mon amie Valérie qui est thérapeute, lui disant combien j’ai de la difficulté à identifier mes limites personnelles. Que je n’ai pas de signal qui me dit « Hey, tu es en train d’aller plus loin que ce dont tu es capable! » Et mon amie, qui me connait tellement bien et qui est très sage de me répondre :
»Et ton anxiété? tu trouves pas qu’elle est là pour t’indiquer quand tu les dépasses, tes limites? » Boom! Dans mes dents!!!
J’ai toujours traité mon anxiété comme une ennemie à combattre. Or, si mon anxiété est la manière dont mon système nerveux me dit que quelque chose ne va pas, et que tout ce que je fais est d’essayer de la faire taire parce que ca m’emmerde de devoir porter attention à ce qu’elle essaie de me dire, il faut pas que je me demande pourquoi je les dépasse toujours, mes limites.
J’en ai un, signal. Il est super efficace. J’ai juste pas envie d’écouter ce qu’il a à dire. parce que des fois, ca veut dire que je vais devoir avoir une conversation difficile. Et ca me tente pas. Ou des fois ca veut dire que je vais devoir demander quelque chose dont j’ai besoin, et j’ai pas envie de demander encore, parce que je veux pas être la fille needy.
Alors j’ignore le signal que m’envoie mon anxiété. Enfin, j’essaie. Et plus je l’ignore, plus il s’amplifie et me hurle que quelque chose ne va pas.
Et souvent, l’une des raisons pour lesquelles je me dis que je ne dois pas écouter mon anxiété, c’est que je suis une personne rationnelle. Et que l’anxiété, c’est dans mes tripes. Ca n’a rien de rationnel. L’anxiété, ca ne vient pas avec un mot d’explication. Ca me dit juste que quelque chose ne tourne pas rond, même si je n’ai pas encore compris ce que c’est.
Et quand j’écoute enfin mon signal et que je me soustrais à la cause de mon anxiété, tout à coup, les réponses que je ne trouvais pas à « Pourquoi autant d’anxiété? » m’apparaissent les unes après les autres, et je comprends des choses. Des choses qui étaient devant mes yeux et que mon subconscient avait compris depuis longtemps, mais que mon conscient ne voulait absolument pas voir.
Mon anxiété me parle. Et je la déteste. Mais elle est là pour mon bien. Et elle me les dit, mes limites. Et elle me les indique, mes besoins non répondus. Et si je l’écoutais un peu plus…………..
Qui sait? Je vais travailler fort là-dessus, et un jour j’aurai peut-être des perles de sagesse à vous partager sur la question.
Affectueusement,
Marie-Claude, alias Hypatia