Marie-Claude L'Archer - Le blogue

« J’arrive pas à décrocher de mon ex » (Partie 1)

par | Nov 19, 2017 | Croissance personnelle, Ruptures et transitions | 0 commentaires

Une rupture a lieu, on chiale un bon coup, on se gave de chocolat, et quelque semaines plus tard, on se rend compte que la vie reprend son cours. L’ex prend sa place dans notre histoire, sans pour autant hanter notre présent.

Certaines ruptures, toutefois, sont plus difficiles à transcender que d’autres. Je diviserais les raisons en 2 catégories principales :

  1. Les blessures qu’on s’est infligées dans la relation ou lors de la rutpure ne sont pas guéries.
  2. L’ex-partenaire absent répondait à certains besoins qui sont laissés vides en son absence.

Les blessures pas guéries

Toute relation vient avec son lot de blessures. La qualité de certaines relation est qu’on peut refermer ensemble les balafres qu’on s’est infligés l’un l’autre. Offrir de l’écoute, manifester de l’empathie pour la souffrance de l’autre, reconnaître ses torts, présenter des excuses au besoin, se pardonner mutuellement, travailler ensemble à trouver des solutions pour ne pas répéter le problème, sont quelques uns des éléments qui font qu’on arrive à faire la paix avec les conflits qui surviennent au fil de la relation.

Dans une relation saine, on arrive à régler les problèmes au fur et à mesure qu’ils se présentent, de sorte que les blessures se referment pour devenir de petites cicatrices à peine visibles. On sait que le problème a eu lieu, mais on l’a surmonté ensemble, et on en tire des lecons qui nous font grandir. Dans une relation non saine, les problèmes ne trouvent pas de résolution satisfaisante, ce qui mène à la rupture.

Parfois aussi, dans une relation non saine, il n’y a pas de résolution du problème, mais on reste dans la relation, pour un million de raisons, de sorte que les blessures, petites ou grandes, restent là sur le long terme à supurer et s’infecter jusqu’à faire partie de nous comme une partie intégrante de notre identité. Nous n’avons plus une blessure, nous SOMMES cette blessure…

Saisir l’occasion de grandir

Quitter une personne sans soigner ses plaies nous condamne à répéter les mêmes erreurs dans une prochaine relation, voire à attirer la même sorte de personne répétitivement dans notre vie. Ou, si on a la chance de trouver enfin un-e bon-ne partenaire, cela va nous pousser à avoir toujours peur que le drame se répète et que la nouvelle personne se comporte comme l’ancienne. Il faut parfois travailler bien fort à se rappeler que X n’est pas Y et que ce n’est pas parce que X nous a blessé-e que Y fera les mêmes erreurs.

Quand quelque chose nous blesse profondément, il y a une partie qui est due au comportement de l’ex-partenaire. Mais il y a aussi une partie de nous qui était déjà vulnérable à cela. Sans une vulnérabilité préalable de notre part, ca n’aurait pas été une blessure, tout au plus un désagrément. Si votre ex vous a blessé, c’est notamment parce qu’il a tout touché votre point faible, votre tendon d’Achille.

Une partie de vous se dit que vous ne valez pas davantage que ce qu’on vous a donné… Un mauvais traitement ne se fait blessure que s’il tombe dans le terrain fertile d’une vulnérabilité qui est déjà là.

Et le moyen de s’en libérer, c’est de travailler ce point faible. Les grandes souffrances humaines se ramènent à quelques grandes catégories universelles :

  • La honte
  • L’abandon
  • Les modes d’attachement
  • Les jeux de pouvoir
  • La culpabilité
  • L’authenticité
  • Le lâcher-prise

Pour moi, la solution à tout est toujours un livre. Peu importe le problème, il y a toujours un livre sur la question (sauf au sujet de la compersion. Y’avait pas de livre là-dessus. C’est pour ca que j’ai du l’écrire moi-même!)

Pour les plus gros problème, il y a aussi la thérapie. Le mot fait peur, mais ultimement, je crois que tous les polyamoureux ont besoin de ce face à face avec eux-mêmes tôt ou tard, ne serait-ce que pour éviter que leur tendon d’Achille ne devienne éventuellement le problème de leurs futurs partenaires ou de leur polycule au complet. Les anglophones ont une belle expression pour ca : deal with your own shit!

En conclusion de cette première partie, si vous n’arrivez pas à décrocher d’un-e ex, identifiez les blessures qui rappellent constamment cette personne à votre attention, et faites-y face, en autodidacte ou avec l’aide d’un thérapeute professionnel.

Nous aborderons dans la deuxième partie comment on peut rester accrocher à notre ex parce qu’ille comblait un besoin désormais laissé vide.

 

Affectueusement,

Hypatia

 

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