Café et matin ensoleillé, une playlist parfaite, comme si elle avait été choisie spécialement par le « gars des vues » pour le moment de réflexion sereine qui allait suivre. Mon mari et moi sommes silencieux, vaquant chacun à nos pensées, encore tout ensommeillés en raison de l’heure tardive à laquelle nous nous sommes glissés sous la couette au retour du Bal Burlesque.
Mon esprit oscille d’un souvenir à l’autre de cette soirée : mon mari qui laçait mon corset et celui de sa copine Rébecca. Les sourires. Les amis de longue date qu’on n’avait pas vus depuis un moment. Les nouvelles rencontres. Et les moments exquis à danser avec ma sublime amoureuse, sous le regard compersif de son mari.
Cette soirée magnifique met un baume sur les dernières semaines qui m’ont vue pleine de doutes à propos de moi-même et de ma capacité à être en relation polyamoureuse. « Tu es difficile à aimer », m’a-t-on dit. Cette phrase était restée imprimée dans ma tête perplexe comme un mantra assourdissant… Je savais que j’avais de grands besoins affectifs… mais difficile à aimer ?
J’imagine qu’on est tous difficiles à aimer pour quelqu’un. Il y a des gens pour qui nos besoins sont autant de chaînes qui entravent leur épanouissement. Pour qui chaque compromis est un de trop. L’erreur est alors de s’acharner à créer du bonheur avec eux, alors qu’il y a là, au-dehors, d’autres gens qui sont prêts à nous aimer pour ce que nous sommes.
C’est cette pensée que je médite silencieusement ce matin, en pensant à mon mari et à mon amoureuse : ils sont de ces personnes qui font ressortir le meilleur de moi. Vue à travers leurs yeux, je suis belle. Leur regard semble me dire que je suis facile à aimer. Même mes défauts – et dieu sait que j’en ai quelques uns ! – semblent supportables. Et je sens qu’avec eux, mon coeur, qu’ils tiennent comme une petite chose précieuse entre leurs mains, est en sécurité. Je songe à la chance que j’ai d’avoir dans ma vie ces deux amoureux et la gratitude m’envahit. À lui comme à elle, je peux dire « ton amour me rend plus forte », ce qui pour moi, résume tout.
Et à vous, lecteurs, je vous souhaite d’avoir également dans vos vies de ces relations enrichissantes.